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Paris

Apophenia, Interruptions: Artists and Artificial Intelligence at Work

English Below

Faisant suite à l’événement L’Avenir n’est plus ce qu’il était, organisé dans le cadre de l’édition 2023 de Moviment au Centre Pompidou, Apophénies, interruptions : Artistes et intelligences artificielles au travail marque le deuxième volet d’une collaboration de trois ans entre le Centre Pompidou et KADIST. Cette exposition explore les intersections entre création artistique et intelligence artificielle à travers six installations d’artistes, réunissant des nouvelles commandes et des productions récentes.

Commissaires
Joseph del Pesco (Directeur International, KADIST) et Marcella Lista (Conservatrice en Chef, Service des Collections Nouveaux Médias, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne)

Artistes
Éric Baudelaire, Holly Herndon and Mat Dryhurst, Auriea Harvey, Interspecifics, Agnieszka Kurant, Ho Rui An

Si les IA génératives promettent de transformer la recherche artistique et d’offrir de nouveaux outils de création, elles ont également une incidence profonde sur la façon dont nous sommes désormais amenés à regarder les œuvres d’art. Le terme « apophénie », inventé en 1958 pour diagnostiquer la schizophrénie, désigne un trouble cognitif qui consiste à percevoir des liens de sens entre des éléments disparates et a priori dénués de relations. Ce phénomène peut être comparé aux « faux-raccords » apparaissant dans les processus de reconnaissance des formes qui sont au cœur des intelligences artificielles génératives. Ces processus, tendus entre l’efficacité algorithmique et les failles qui en interrompent la cohérence, sont ici considérés comme le point de départ fertile de la recherche artistique.

L’exposition éclaire quelques-unes des implications de l’IA tout en s’attachant au rôle que jouent l’intelligence et l’intervention humaines dans l’élaboration et l’articulation des processus créatifs, allant jusqu’à modifier les systèmes de production des IA elles-mêmes. Qu’il s’agisse de réfléchir à la mémoire collective telle que cataloguée dans des archives nationales, d’une enquête expérimentale sur la fin des grands récits, d’une projection future d’œuvres d’art qui n’ont pas encore été réalisées par une artiste, ou du voile de l’imaginaire produit par l’IA pour raconter une expérience intime ou encore d’un constat des ressacs de l’histoire coloniale, les œuvres d’art de l’exposition sont investies d’une curiosité lucide, mettant à l’épreuve la façon dont ces nouvelles technologies promettent de transformer radicalement notre monde.


Following the symposium The Future Isn’t What It Used to Be during the 2023 edition of Moviment, Apophenia, Interruptions: Artists and Artificial Intelligence at Work marks the second chapter of a three-year collaboration between KADIST and the Centre Pompidou. This exhibition explores the intersections between artistic creation and artificial intelligence through six artists’ installations, bringing together new commissions and recent productions.

Curators
Joseph del Pesco (International Director, KADIST) and Marcella Lista (Chief Curator, New Media Collections Department, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne)

Artists
Éric Baudelaire, Holly Herndon and Mat Dryhurst, Auriea Harvey, Interspecifics, Agnieszka Kurant, Ho Rui An

While generative AI promises to transform artistic research by offering new tools, it’s also beginning to have a profound impact on the way we view images and works of art. The term “apophenia” refers to the cognitive tendency to perceive meaningful links between disparate and unrelated elements. In its amplified forms it can be compared to the pattern-recognition processes at the heart of generative artificial intelligence. These algorithms, streamlined for efficiency, can output aberrations that defy any sense of coherence in the source data. These unexpected outcomes can also be productive, and are seen here as a fertile starting point for artistic research.

The exhibition sheds light on some of the implications of generative AI as it emerges from the shadows of the ‘black box’. The included artworks still focus primarily on human intelligence and inquiry, and the development of creative processes and conceptual systems, but have become entangled in these technologies—with several of the artists even going so far as to modify the AI systems themselves. Whether reflecting on collective memory as cataloged in national archives, an experimental theatrical production voicing AI-proposed grand narratives, a future projection of artworks not yet produced by an artist (imagined beyond their knowledge and consent), the veil of a dream filtered through AI as a way to recount a harrowing experience, a conversation with an inhuman system about something inhumane, or a transformation of landscape in the form of a new eruption, the works of art in the exhibition are invested with a vivid curiosity, putting to the test the ways in which these new technologies promise to radically change, and yes interrupt, our world.