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Paris

Danh Vo: Les fleurs d'intérieur

Danh Vo: Les fleurs d’intérieur
Buenos Aires, 3 avril 2009
Madame, Monsieur,
Il y a quelques années, alors que je feuilletais de vieux journaux, je suis tombé sur un numéro du ‘New York Times’ datant du 28 janvier 1973. A la une, on pouvait lire en grandes lettres ‘Signature des Accords de paix du Vietnam’. En dessous des gros titres il y avait une photographie de la salle de bal de l’ancien Hotel Majestic, à Paris. Sur la photographie, des gens étaient assis autour d’une grande table ronde, comme dans une arène, et discutaient de l’avenir du Vietnam. Suspendus au-dessus de cette arène, les chandeliers de la salle de bal éclairaient la table des négociations.
Vietnamien né en 1975, l’année de la chute de Saigon, je n’ai pas eu d’expérience directe de la guerre, mais j’ai été élevé dans le contrecoup de ce conflit géopolitique. En 1979, ma famille décida de fuir le Vietnam en bateau, et nous fûmes parmi les quelques chanceux à survivre au voyage et à se voir accorder le droit d’asile en occident.
J’utilise dans ma pratique artistique ces événements historiques comme base de mes recherches et de mes travaux, de manière à comprendre les circonstances qui ont forgé ma vie.
Il y a quelques mois, j’ai entendu parler de la vente et des projets de travaux du bâtiment de l’ancien Hotel Majestic, et je devins très intéressé par la possibilité d’exposer ces chandeliers pendant le temps de la rénovation du bâtiment, ou même par l’éventualité de les acquérir si c’était possible. Ma motivation pour exposer ces chandeliers est de les présenter comme les témoins muets d’un événement qui signifiait la fin de la participation américaine dans la guerre, une guerre qu’ils avaient initiée au départ mais qui, à l’heure où les accords de paix étaient signés à Paris, n’était pas encore terminée. Les chandeliers sont les témoins muets du commencement d’une tragédie qui a affecté des millions de vies dans tout le Sud Est de l’Asie, et qui a affecté mon histoire personnelle.
J’espère que vous voudrez bien apporter votre soutien et votre collaboration dans la réalisation de ce projet d’exposition.
Sincèrement,
Danh Vo

Danh Vo: Les fleurs d’intérieur
Buenos Aires, April 3rd 2009
To whom it may concern,
Some years ago, I was looking at some old newspapers and found among them ‘The New York Times’ from January 28, 1973. On the front page was written in large letters ‘Vietnam peace pacts signed’. And beneath the headline was a photo of the ballroom of the former Hotel Majestic, Paris. In the photo there were people sitting in a circle, like in an arena, discussing the future of Vietnam. Above the arena, the chandeliers of the ballroom were hanging and lightning up the negotiation table.
As a Vietnamese born in 1975, the year of the Fall of Saigon, I have never had firsthand experiences of the war but have been raised in the aftermath of the geopolitical conflict. In 1979 my family decided to escape from Vietnam by boat; and we were among the lucky ones to survive the trip and to receive asylum in the West.
In my practice as an artist I try to research into and work with these historical events in order to understand the circumstances that have shaped my life.
Some months ago, I heard about the selling and the planned reconstruction of the building of the former Hotel Majestic, and I became very interested in looking into possibilities of exhibiting these chandeliers during the renovation of the building or acquiring them if possible. My interest for exhibiting these chandeliers is to show them as mute witnesses of an event that was ending the American involvement in the war, the war which at first was initiated by the Americans, but wasn’t yet over by the time the peace pacts were signed in Paris. The chandeliers are mute witnesses of the beginning of a tragedy that affected millions of lives all over South East Asia, and affected my personal story.
I hope for your support and collaboration to make this exhibition idea come true.
Sincerely yours,
Danh Vo