Enacting populism in its mediæscape
Enacting populism in its mediæscape
18 février – 22 avril, 2012
Avec : Alterazioni Video, Heman Chong, Luigi Coppola, Danilo Correale, Foundland, Nicoline van Harskamp, Steve Lambert, Oliver Ressler, Jonas Staal, Société Réaliste, Anna Scalfi Eghenter, Superflex.
Commissaire : Matteo Lucchetti
L’exposition Enacting Populism in its Mediæscape, a été conçue par Matteo Lucchetti pendant sa résidence à Paris.
Elle résulte d’une recherche sur les relations possibles entre des pratiques artistiques et une forme de populisme véhiculée par les médias qui dénote du climat politique européen actuel. Dans l’exposition qui se déroulera pendant les deux derniers mois de la campagne présidentielle française, l’espace ressemblera à celui d’un bureau de parti politique lambda, devenant ainsi un environnement ambivalent dans lequel les oeuvres pourront à la fois être perçues comme appartenant au champ de l’art contemporain, ou comme des éléments relatifs à la préparation d’une campagne.
L’exposition se concentre sur le populisme européen qui a fortement marqué l’iconographie politique de ces vingt dernières années. Leaders et agitateurs politiques ont rapidement compris le changement qui s’opérait dans la représentation médiatique de la figure même du politicien, mais aussi du rôle du discours politique. C’est en fait lorsque les idéologies ont cessé d’inspirer les programmes politiques, soit à la fin de la guerre froide, que les partis occidentaux ont progressivement commencé à ramollir leur position dans le débat public, et à se préoccuper uniquement du discours général sur le capitalisme et sur le devenir de l’économie de marché.
L’antagonisme naturellement à l’oeuvre dans le débat démocratique, s’est finalement atténué au point d’engendrer un manque d’opposition et de projets politiques distincts. Cette situation a laissé place à une frustration populaire et à sa récupération par les démagogues qui ont compris comment l’espace du politique cessait d’être représentatif, pour jouer seulement de sa représentation dans les médias.
Ernesto Laclau a été l’un des premiers à rendre compte du populisme comme d’un phénomène inhérent au régime démocratique au regard d’une perspective historique. Selon lui, la politique démocratique exige la construction « du peuple » sur la base d’un ou plusieurs signifiants vides, tout autant que sur celle d’un antagonisme entre le « nous » et le « eux ».
Le recours aux stratégies médiatiques qui agissent quotidiennement à un niveau purement visuel, constitue une alternative bas de gamme et fictive au sentiment d’appartenance. Ces stratégies qui donnent corps à un signifiant vide qu’est « le peuple », ne doivent pas seulement être perçues comme une production déformée de notre époque. Elles peuvent aussi être considérées comme un matériau à déconstruire, permettant de donner une vision claire de ce à quoi ressemble la démocratie à l’heure actuelle.
«Enacting populism» (re-jouer le populisme), est un processus visant à démontrer comment des stratégies esthétiques peuvent interférer dans le champs des médias et s’impliquer dans la construction d’un consensus visible et évident dans la sphère des médias. Comme on le verra avec les oeuvres conçues pour l’exposition, la production artistique permet de nouvelles analyses de l’impact des images contemporaines sur le politique. De plus, développer une perspective historique de l’idée du populisme permet de générer des outils qui favorisent une prise de conscience, mais aussi un potentiel changement de notre façon de concevoir la signification de «la participation» comme étant un acte fondamental de la démocratie.
Ce projet a débuté fin 2010 à Anvers, et a donné lieu à une résidence d’artistes à AIR (Anvers). En 2011, cette première phase de travail s’était achevée par l’organisation d’une série de débats avec les artistes à Extra City (Anvers).
Partenaires et support : Forum Culturel Autrichien, Mondrian Foundation, Mains d’Oeuvres, ENSAPC, Neonlauro, Philips, Le PCF.
Enacting populism in its mediæscape
February 18, 2012 – April 22, 2012
With: Alterazioni Video, Heman Chong, Luigi Coppola, Danilo Correale, Foundland, Nicoline van Harskamp, Steve Lambert, Oliver Ressler, Jonas Staal, Société Réaliste, Anna Scalfi, Superflex.
Curated by Matteo Lucchetti
Kadist Art Foundation is pleased to present “Enacting Populism in its mediaescape”, an exhibition curated by Matteo Lucchetti, following his residency at the Foundation. Enacting Populism is an on-going project on the possible relationships between art practices and the populist mediascape that connotes the current political zeitgeist of Europe. The project ‘s research phase started at the end of 2010 in Antwerp. Then it evolved as an artist residency (AIR Antwerpen) followed by the organization of an artist panel discussion (Extra City, Antwerp). At Kadist Art Foundation it will develop into an exhibition that will take place during the last two months of the presidential elections campaign in France. The space here is interpreted as a sui generis political bureau, immersing the exhibition in an ambivalent environment where the works can be seen as elements belonging to a political party office where a campaign is being prepared.
The show is focusing on the European populism that has heavily influenced the public imagery on politics for the last twenty years. Its leaders and agitators understood at an early stage the shift that occurred both in portraying the figure of the politician and in the role of the political discourse in the mediascape. In fact, when political ideologies ceased to give shape to the political agendas, with the end of the Cold War, the Western parties started to progressively mirror this ending with the flattening of their positions in the public debate, starting to respond only to a general capitalism discourse about a global market that needed to find its way. From that point the political action softened the natural antagonism of democracy, thus creating a lack of opposite and distinct political projects. This situation left space for a popular frustration to arise and consequently demagogues articulated it. Therefore those who understood how the space of politics worked slowly moved from being representative to openly playing with its representation in the media.
Ernesto Laclau was one of the first to acknowledge to populism a dimension inherent to any democratic regime, looking at it through a historical perspective and not just as a right wing party phenomenon. As he states,« democratic politics requires the construction of a ‘people’ on the basis of one or more empty signifiers as well as an antagonism between ‘us’ and ‘them’ « – states Laclau.
In order to create alternative, cheap and fictional feelings of belonging, or rather in order to ‘construct’ that empty signifier that is ‘the people’, the visual strategies that take place on a daily basis in the media might not only be seen as completely distorted productions of our times. Instead, they can also be considered as materials that can be easily deconstructed, so as to offer a clearer vision on how democracy looks like today. The process of enacting populism, to make the aesthetic strategies embedded in the creation of a visible consensus, comes together with interferences put at play with the mediascape. Here, the artistic projects find new potentialities to impact the contemporary imagery on politics as seen in the works produced for the show. Moreover, developing a historical perspective on the idea we have on populism, generates tools through which an awareness is created, and consequentially a potentiality for change, in our ways to re-think the meaning of participation as a fundamental act for democracy.
Partners and support of : Forum Culturel Autrichien, Mondrian Foundation, Mains d’Oeuvres, ENSAPC, Neonlauro, Philips, the PCF.